(M) ○ 'cause you're my flashlight - free

"La maison me plait." Murmure Dawn, sa tête appuyée sur le torse de Tanner, dessinant du bout des doigts des mots imaginaires sur sa peau nue. Sa main droite entortille ses cheveux, mèches blondes rebelles qui retombent sur son visage détendu. Il n'y a pas un bruit autour d'eux si ce n'est la voix du vent qui souffle contre les murs. "Je ne t'ai jamais prise pour une fille de la campagne." La taquine Tanner et Dawn glousse contre lui avant de se retourner et de se surelever d'un bras. Le drap glisse contre sa poitrine dénudée et elle sent son regard suivre le chemin que le lin dévoile. La blonde attrape son visage du bout des doigts et le force à la regarder, un sourire narquois sur les lèves. "C'est à peine la campagne si on passe le weekend dans une maison de luxe avec un jaccuzzi à l'étage." Tanner penche la tête et l'embrasse tendrement avant de dégager ses boucles blondes qui lui tombent sur les yeux. "Alors je ne t'ai jamais pris pour une fille de luxe mademoiselle l'aventurière. Jamais satisfaite de ce que tu as, toujours à vouloir voyager, découvrir le monde." Dawn mordille sa lèvre inférieure, joueuse avant de s'écrouler contre lui en rigolant - le fou rire continuant quand il se plaint malicieusement avant de se mettre à la chatouiller. "Stop ! Stop ! Je me rends !" Supplie-t-elle. Ils passent les prochaines minutes à s'embrasser - jeunes, stupides et amoureux, à profiter de la maison du patron de Tanner et Dawn se surprend à rêver. "Tu sais, l'aventure c'est bien. Ce qu'on vit ensemble c'est... Tout ce que j'ai toujours voulu," Avoue-t-elle. Sauvage, passionné, inattendu. L'histoire d'amour avec un grand A dont elle a toujours rêvé sans vouloir l'admettre à voix haute - déversant ses espoirs sur des feuilles de papier. "Mais tu sais... A un moment, dans ma vie, j'aimerais me poser. Avoir une jolie maison, un enfant ou deux, peut-être même un chien." "Et le mari pour faire figuration." "T'as tout compris. Toutes les femmes ont besoin d'un boytoy à exhiber." Déclare-t-elle en riant avant de se calmer de nouveau. Le silence s'installe entre eux et Dawn finit par se demander si Tanner s'est endormi après le sexe. Ou s'il a encore l'énergie de la faire crier comme il aime tant. Elle n'est pas contre. Elle ne s'attend pas à ce qu'il lui dise : "Tu pourrais avoir tout ça. Avec Michael. Il t'aime. Il attend probablement le bon moment pour te demander de l'épouser." Dawn se retourne de nouveau pour pouvoir regarder Tanner droit dans les yeux. Ils n'en parlent jamais quand ils sont ensembles. De Michael. Tiffany. Ces personnes à qui ils tiennent et trompent délibérement depuis des mois. La gorge sèche, Dawn répond : "Je ne veux pas de cette vie là avec Michael. Je ne l'aime pas de cette façon." Pas une seconde, elle ne lâche le regard de Tanner. "Moi, c'est toi que j'aime." Finit-il par dire. "Je t'aime aussi." Et c'est aussi simple que cela.

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Dawn entend la clé tourner dans la serrure, la porte s'ouvrir puis se refermer doucement. Le tissu qu'on froisse et le bruit d'une sacoche qu'on laisse tomber cruement sur le sol. Pendant tout ce temps, son regard ne quitte pas des yeux le babyphone mais la respiration de sa fille continue à sortir régulièrement de l'appareil - elle est profondément endormie. Dawn ne sait pas si elle est soulagée d'avoir du temps pour confronter Tanner ou regrette de ne pas avoir quelque chose à faire pour la distraire. Même à pas de loup, elle l'entend se faufiler derrière elle. Elle sent son regard peser sur elle. "Je pensais que tu serais partie avant que je rentre." Dawn resserre sa prise sur la tasse de chocolat entre ses doigts, essayant de retenir les larmes qui menacent de couler depuis ce matin. "Je ne sais pas où je serai allée. Je n'ai pas dit que je voulais partir non plus." Ajoute-t-elle séchement. Elle regarde autour d'elle. Les meubles qu'ils ont choisi avec soin, le canapé où ils ont fait l'amour tellement fois qu'elle ne les compte plus, tous les jouets de nouveau-né et les photos accrochées au mur. Sa maison. Son chez elle. "Désolé. Je n'aurais pas dû assumer autre chose. C'est dur de ne le pas faire quand même. Quand ma femme appelle le cabinet d'avocat où je travaille et dépose une demande divorce à ma secrétaire." Dawn le fusille du regard - elle n'arrive pas à croire qu'il soit en colère contre elle quand elle se sent tellement dévastée à l'idée que leur mariage se termine. Ca ne fait trois ans qu'ils ont dit oui mais pour Dawn c'est une éternité. Ils ont une fille - avaient la vie de famille parfaite et tout ça s'envole en fumée. Et Dawn n'est pas la responsable dans l'histoire. "Comment il s'appelle ?" Demande-t-il abruptement. "Qui ?" Lance-t-elle retour, l'incompréhension se dessinant sur son visage. Tanner soupire, ses épaules s'affaissent comme s'il portait le poids du monde. "Je t'en voudrais pas. Même si tu veux me quitter pour un autre, je ne t'en voudrais jamais. Je t'aime Dawn mais toi et moi, on sait comment notre histoire a commencé. En trompant quelqu'un d'autre. Si elle se termine comme ça..." Il ne finit pas sa phrase - la gifle de la jeune femme le coupe en plein milieu de son élan. Les larmes coulent librement sur le visage de la blonde. "Espèce de salopard." Murmure-t-elle, se retenant de crier pour ne pas réveiller Wendy. "Tu mériterais que je te trompe. Tu sais depuis combien de temps on n'a pas fait l'amour ? Bien avant la naissance de Wendy. Je pensais qu'après l'accouchement et l'aval du médecin, on... Mais rien. Tu m'as abandonnée Tanner. Moi et ta fille. Est-ce que tu réalises depuis combien de temps on n'a pas eu une discussion qui dure plus de deux minutes ? Tu pars le matin avant que je me réveille, tu rentres le soir bien après que je sois au lit. Wendy ne connait même pas ton odeur ou le son de ta voix ! Tu es un étranger pour elle. Tu ne fais que l'apercevoir. Si tu ne voulais pas de cette vie de famille, tu aurais pu le dire avant qu'on fasse un bébé. Avant que je tombe amoureuse de toi au point d'en crever à l'idée de te quitter." Sanglote-t-elle. Tanner avance une main vers elle mais elle s'éloigne. L'idée qu'il la touche l'écoeure. "Dawn, je te jure que je n'avais pas réalisé que..." "Que quoi ?!" S'écrie-t-elle. Wendy commence à geindre dans le babyphone. "Que tu es marié à ton travail ? Que tu es un fantôme dans cette maison. Tu ne peux pas ne pas... Je ne sais pas quel est ton problème Tanner mais ni Wendy ni moi n'allons être des damages collatéraux." La petite fille est définitivement réveillée et pleure à pleins poumons. Dawn lance un dernier regard froid à son mari et part s'occuper de la seule personne qui ait vraiment de l'importance désormais.