≈ you're my flashlight

« Honor, tu es une femme merveilleuse. Marions-nous ! » Quand j’y repense, là dans cette tenue dont toutes les femmes rêvent, je me dis que j’ai été la pire des idiote d’accepter. Quelle bête a bien pu me piquer ce jour là !? Je me le demande, mais quand je me regarde dans mon reflet, à bord de cette superbe limousine, je me dis que la femme que je vois n’est pas celle que je suis. Que je n’ai rien à faire avec ce garçon, trop bien pour moi. Que je ne suis pas une fille bonne à marier et que ma liberté m’est trop précieuse. Et voilà que j’étouffe, je me sens mal et j’ai envie de hurler. De pleurer. Toutes les émotions possibles et imaginables se bousculent dans mon esprit et j’ai besoin d’air. « Arrêtez-vous. Arrêtez-vous je vous dis ! » Je hurle sur ce pauvre chauffeur, qui n’a pourtant rien fait dans cette histoire sordide. Je sors de la voiture, manquant de tomber en trébuchant sur ma robe. Je me rattrape de justesse contre la portière, et je regarde mon téléphone un court instant. Un instant suffisant pour comprendre que je fais une belle connerie. Cet homme, présent sur mon fond d’écran est l’homme dont j’ai toujours rêvé et ne ressemble en rien à mon mari. Caleb me manque, cruellement. Je ne peux m’empêcher de repenser à notre dernière discussion, à cet instant où je l’ai perdu. Ce moment douloureux où il s’est enfui. Là encore j’ai été trop bête pour voir ce dont il souffrait réellement. Je réalise désormais que c’est de lui dont j’ai besoin. Il est mon meilleur ami, mon oxygène et je n’avais pas le droit de lui faire ça. Les mots me manquent, je ne sais quoi lui dire et pourtant, voilà que je pianote sur mon téléphone. J’ignore si son numéro est toujours identique ou s’il m’a réellement rayé de sa vie. Mais je tente, autrement je m’en voudrais toute ma vie.

Caleb,
J’ai été la pire des connes. Tu me manques, je ne vais pas me marier. Pas aujourd’hui et pas avec cet imbécile.
Pardonnes moi, je t’en supplie.
Honor
Je n’ai jamais eu aucune réponse. Ce silence me brise un peu plus le cœur chaque jour, et son absence me rend folle. Je ne sais pas ce qu’il fait, Brett doit probablement être passé à autre chose. Ce jour là, une fois mon message envoyé, j’ai décidé de prendre le large. De m’exiler et de m’éloigner des miens pour ne plus souffrir. Pour repartir à zéro… J’ai tiré un trait sur tout ça, n'assumant pas d'abandonner ce pauvre type. Je me suis enfui pendant quelque temps, le temps que les choses se tassent. Les magazines people n’ont pas loupé mon mariage, contrairement à moi et je vous assure que mon père m’en veut terriblement de ne pas m’être présentée devant le curé. Mais je m’en fiche, j’ai trouvé ma liberté et c’est bien mieux comme ça…

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Aujourd’hui, j’ai décidé de rentrer. De retrouver mes proches et cette ville qui me manque tant. Je ne suis pas prête à assumer mes erreurs, j’ignore encore comme je vais m’y prendre pour m’expliquer mais j’ai décidé de ne pas me prendre la tête. Persuadée que l’eau a coulé sous les ponts depuis, je me dis qu’ils auront peut être oublié tout ça. Qu’ils m’auront pardonné de les avoir abandonner. Mais je suis bien loin de me douter que les erreurs ne s’oublient pas, que la rancune est propre à chacun et que parfois, l’amitié n’est pas plus forte…